Comment je vends mes créations
Aka votre guide pour filmer et éditer du contenu pour passer d'un produit "fini" à un produit "vendu".
Hello ! 🌞
Bienvenue dans l’épisode #23 de La Graine, le format grâce auquel je vous embarque dans le plus intime de mon entreprise créative et dans la quête d’un équilibre. Vous êtes (vraiment) de plus en plus nombreuxses ici et ça me touche énormément. Alors bienvenue & merci d’être là 🤍
Cette semaine, on détaille ensemble la dernière étape de la création d’un nouveau modèle. Après l’idéation et le prototypage vient le moment de la commercialisation (aka le moment où je gâche toujours tout). Je pense ne pas être seule à être intimidée par la rencontre entre nos œuvres et le monde, moment à la fois craint et fantasmé par tant d’artistes et créatifs. Cette édition est autant une liste de conseils pour vous que pour moi, et si vous êtes simplement curieux.se de découvrir les coulisses derrière la mise en lumière de mon travail, bienvenue, la curiosité est une bien belle qualité !
Si ce n’est pas déjà fait, tu peux également :
Découvrir les sacs Bisou, une de mes créations chouchou !
Noter une date importante dans ton calendrier : Le Mardi 18 mars à 8h, soit mardi prochain (omg !!!) date à laquelle commencent les précommandes des sacs Marmotte 🥹🌷 Ils seront à un tarif préférentiel pendant une semaine et ça se passera sur mon site ! On s’y voit ? 🫣
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Au programme
Imaginez-vous
Vaincre la peur
Guide étape par étape pour une vente réussie
Connaître son produit
Moodboard, calendrier éditorial et liste de photos/plans à faire
Shooting
Retouche photo et montage vidéo
Publication
Imaginez-vous
Vous êtes un.e artiste/artisan.e indépendant.e qui tente de vivre de sa production. Vous venez de créer une nouvelle œuvre (ou collection, ou pièce, enfin peu importe). Depuis quelques mois, il n’y a plus qu’elle. Vous lui avez offert tout votre temps libre, toutes vos idées sous la douche, une crise existentielle ou deux, quelques rêves, quelques cauchemars et quelques insomnies.
Vous avez une date de sortie, des idées pour en parler sur Instagram, des envies de modifications à apporter à votre boutique en ligne, et surtout un grand trac. Vous en avez bien parlé à vos proches, fait une ou deux stories sur Instagram, mais est-ce que ça compte vraiment ? La dernière fois que vous avez mentionné ce projet publiquement c’était il y a un mois et demi, lorsque vous n’étiez encore qu’à la phase de croquis.
Alors après avoir eu mille idées sans les appliquer (ok, vous avez passé 2 jours sur votre site, mais vous avez tourné en round pour ne finalement presque rien changer), vous vous réveillez l’avant-veille de la date de sortie et vous activez pour rattraper le temps perdu. Vous faites quelques photos dans l’urgence et commencez à en parler sur insta, dans la peur que ce ne soit déjà trop tard, que vous ayez loupé le coche, comme d’hab.
D’ailleurs ce nouveau sac/bijou/vêtement/print/mug/autre (rayez les mentions inutiles) ne se vendra pas dans les premières 24 heures à la hauteur de vos espérances, ce qui confirmera votre ressentiment et vous conduira à abandonner toutes les idées supplémentaires que vous aviez pour en parler. Seuls les 3 posts que vous aviez planifiés se publieront. Et c’est tout.
Ah, non, ce n’est pas tout : maintenant vous êtes triste, vous détestez cette création que vous adoriez il y a quelques jours à peine et vous vous surprenez à taper dans votre barre de recherche “frais fermeture micro entreprise”.
Cette situation vous est familière ? Enchantée, Constance, je connais cette loop par cœur et je la reproduis à quasi chaque nouvelle création. Quasi, parce que j’y ai trouvé le remède dernièrement : il faut vaincre notre peur.
Vaincre la peur
Parce que c’est la peur de la manière dont le monde va recevoir notre création qui nous pousse à s’auto-saboter. Cette peur est normale et légitime. Julia Cameron en parle dans son livre The Artist’s Way comme des “demi-tours créatifs” : face à l’opportunité de bien présenter son travail, on fait demi-tour, on se cache et on abandonne le projet. Je crois que ce refus d’obstacle au moment de présenter mon travail en pleine lumière est une manière de me protéger, en ne remettant en question ni mon œuvre, ni mes actions. Car donner son maximum, c’est, en cas d’échec, affronter une remise en question vertigineuse : “J’ai donné tout mon maximum, mais ça n’a pas fonctionné. Qu’est ce qu’on fait maintenant ?”
Rester dans l’illusion que “j’ai du potentiel, la prochaine fois je ferai ci ou ça” -et ne pas le faire la fois d’après, évidemment- est bien plus confortable. C’est une manière de trouver un coupable avant même que le crime soit commis, en rejetant la faute sur notre inaction. J’avais tellement peur que ma création ne soit pas reçue comme je l’espérais, peur du rejet et de l’abandon, que je préférais inconsciemment me préserver de cette manière.
Si à chaque fois qu’il s’agit de parler de vos créations, bizarrement, ça redescend comme un soufflet et vous semblez toujours coincer à cette étape, peut-être que vous souffrez des mêmes démons intérieurs que moi. Heureusement j’ai une solution pour vous.
Le meilleur remède à la peur, vous commencez à connaître ma philosophie, c’est l‘amour. Comme les deux faces d’une même pièce, on ne peut pas voir l’un et l’autre à la fois. Alors pour duper cette petite voix dans notre tête qui nous dit toujours qu’on est trop nul.le.s et pas assez (qui tente de nous protéger à sa manière, certes, mais qui veut de l’opinion de quelqu’un qui confond regard des autres et danger de mort, sérieux ?), on peut voir la situation avec amour. Voici deux exercices d’écriture qui peuvent vous être utiles :
Si c’est d’être vulnérable qui vous effraie, imaginez une personne que vous aimez infiniment. Vous croyez en elle comme personne. Elle porte le même projet que vous, traverse les mêmes peurs que vous. Écrivez-lui une lettre bienveillante avec tous vos encouragements et votre soutien. Quels seraient vos conseils pour qu’elle réussisse au mieux dans son entreprise ? Vous pouvez lui proposer votre aide en citant toutes les qualités et atouts que vous avez qui pourraient lui être utile.
Si c’est du regard des autres dont vous avez peur, imaginez, encore une fois, une personne que vous aimez infiniment. Elle vous aime infiniment en retour, et vous offre toute la bienveillance et le soutient qu’il vous faut. Nul besoin de la convaincre, elle connaît votre Œuvre et vos intentions par cœur. Écrivez-lui une lettre où vous lui présentez votre nouvelle création. Chaque détail qui vous a passionné, chaque élément qui vous est important, chaque nuance imperceptible qui ne compte que pour vous, écrivez-lui.
Gardez ces deux lettres. Elles vous serviront de support, à la fois pour trouver le courage de parler de vos créations, et à la fois pour en parler avec amour. Sortir de soi, de l’ego, est un exercice très puissant pour contrecarrer nos réflexes de peur et de protection, en les remplaçant par une dynamique d’amour très puissante et créatrice. Ça permet généralement de faire émerger merveilleuses idées, et surtout, des idées qui vous ressemblent.
Guide pas à pas pour une vente réussie
a. Connaître son produit
Les deux lettres ci-dessus vous aideront énormément pour cette étape. Ici, on cherche à connaître les propriétés émotionnelles et fonctionnelles de notre création.
Pour le noyau dur émotionnel, vous pouvez répondre aux questions suivantes : Pourquoi je l’ai fait ? De quel élan créatif cette création est née ? Qu’est-ce qu’elle m’a fait ressentir comme sentiment, comme émotion ? Quel message porte mon œuvre ? Et quelle émotion j’ai envie de faire ressentir ? Pour le noyau dur fonctionnel, listez : la taille, le poids, le prix de vente, les dimensions, les matières utilisées, les techniques employées, le médium, les propriétés techniques et pratiques.
Ces listes vont faire émerger la façon dont vous choisirez de mettre en avant votre produit.
Par exemple, pour mes nouveaux sacs, j’ai envie de souligner le fait qu’il y ait deux poches intérieures, que la bandoulière soit réglable ; et même amovible sur les deux plus petits modèles pour en faire des moyennes et grosses trousses. J’ai envie de mettre en avant les matières naturelles et d’une qualité exceptionnelle que j’utilise, et le sentiment que cette forme de sac me procure : une idée de confiance, d’esprit libre, auto-déterminé. Des sacs qui disent “je suis capable, je crée mon propre chemin, je façonne le monde”.
b. Moodboard, calendrier éditorial et liste de photos/plans à faire
À partir de votre liste ci-dessus, vous pouvez planifier votre communication.
Ma méthode : Je crée en parallèle 2 boards Pinterest (un pour l’ambiance générale, et un pour des idées de photos/de poses) et une liste sur papier d’élément à photographier/filmer. Je navigue de l’un, à l’autre, puis à l’autre.
Dans ma liste d’éléments à capturer, on retrouve :
Un calendrier (un simple tableau à double entrée avec d’une part une liste de jours et d’autre part une case vide pour placer petit à petit mes idées) pour Instagram.
Une liste de photos qu’il me faut pour mon site (pour la page produit mais par exemple j’ai aussi besoin d’une grande photo paysage pour la première page du site, etc.)
D’autres photos/vidéos dont je pourrai avoir besoin aussi, mais hors shooting : behind the scene ou n’importe quoi dont je ne pourrai pas faire les prises de vues lors du shooting.
C’est aussi là où je note à côté ce dont je veux parler. Par exemple, avec une photo du sac ouvert je vais parler de sa contenance, avec une photo de la bandoulière je vais parler des réglages de celle-ci, etc.
Je finis par tout noter dans une liste de cases à cocher dans l’appli de notes sur mon tel avec des références trouvées sur Pinterest si besoin de recréer des scènes.
c. Shooting
Je privilégie toujours les photos dehors, à la lumière naturelle, même pour les photos packshot. Mon cœur penche pour la lumière de printemps et d’été de fin d’après midi, mais on ne choisit pas toujours quand nous vient l’inspiration d’une nouvelle création alors si comme moi la semaine dernière, vous vous retrouvez à faire des photos en plein hiver, pas de panique : il faut juste traquer un peu plus le soleil, et se prévoir plus de temps pour sélectionner le jour où la météo est la plus clémente.
Pour les photos packshot j’utilise comme fond un rouleau de skaï blanc, trouvé chez Mondial Tissus il y a plusieurs années. C’est ni beau ni moche, mais ça fonctionne bien pour avoir un fond uniforme (peu chère, lessivable, qu’on peut garder toute la vie). Si vous shootez des plus petits objets, des feuilles de papier coloré peuvent donner de jolis effets pour un prix encore moindre. J’aime jouer avec les différents plans et ajouter un peu de texture, un peu de verdure.
Pour le matos que j’utilise : Je prends mes photos avec l’appareil que j’ai acheté pour yer ana il y a 4 ans, un Lumix DC-GX800 avec un zoom de 12-32mm et je prends mes vidéos avec mon iPhone 8 ou dernièrement avec mon iPad Pro de 2022. Le souci de mon appareil photo c’est que je n’ai pas de micro intégré et le son est vraiment affreux. Don si je veux vraiment une belle qualité vidéo et audio, je filme avec mon appareil et je fais la prise de son avec le dictaphone de mon tel. J’ai fait ça pour le Calendrier de l’Avent, par exemple. Après ça reste très contraignant donc je ne le fais que ponctuellement.
d. Retouche photo et montage vidéo
Une fois mes images prises, je les modifie sur Lightroom puis assemble les vidéos sur CapCut.
Mes outils préférés sur Lightroom :
Correction du bruit chromatique (Modification → Détail). Mon appareil photo fait beaucoup de bruit chromatique et le corriger me permet d’avoir une image qui fait plus qualitative.
Masquage. Je les utilise souvent pour mettre un poil de lumière focalisé sur mes créations, pour attirer l’œil dessus. Un poil, j’insiste ! Ça me permet aussi de corriger les contre-jours si il y a.
Mélange de couleurs (Modification → Couleur). J’aime beaucoup l’utiliser pour désaturer un peu les couleurs qui ne m’intéressent pas et saturer celles que je veux voir plus.
Supprimer. Parce que mon objectif est rayé (oups) et mon fond blanc est taché (double oups), la fonction supprimer me permet de retirer toutes les petites mouches qui se trouvent sur ma photo brute.
De manière général, je cherche toujours à “aplatir” les contrastes de luminosité et de saturation, c’est un peu mon style de photographie donc ce sont des conseils à prendre uniquement si mes photos vous plaisent haha ! à part ça, pas grand-chose. Je n’utilise pas trop de presets, j’allais dire que c’est parce que j’aime mes photos “nature”, mais c’est aussi (et surtout) parce que je ne sais pas bien me servir des presets dans Lightroom.
Sur CapCut, voici comment je procède : J’importe tous mes plans et je commence par mon Rough Cut, c’est à dire que je supprime tout ce dont je n’ai pas besoin. J’intègre ensuite mes éléments secondaires : B-roll, effets sonores, voix off, textes et sous-titres, puis je finis par un preset de luminosité et de contraste que j’ai configuré dans CapCut. Et c’est fini, je peux exporter ma vidéo !
e. Publication
Enfin, je publie. Depuis qu’on peut (enfin) planifier ses posts à l’avance depuis Instagram, je le fais. Souvent, j’écris plusieurs posts à la suite et je les planifie pour les jours à venir. Je n’en fais que peu à la fois pour garder le côté spontané de l’écriture. Par exemple, le lundi je vais écrire mes posts du lundi, mardi et mercredi, puis le mercredi je vais écrire ceux du jeudi et du vendredi, puis le vendredi ceux de samedi et dimanche. Là c’est quand j’ai une fréquence de publication hyper élevée, les deux trois semaines autour des précommandes d’une création. Sinon, on se sait, j’essaye de publier une ou deux fois par semaine mais la réalité c’est que je publie deux fois par mois haha. Dans tout les cas, je m’appuie sur mon calendrier réalisé en amont du shooting. Je sais à peu près quel visuel utiliser, à peu près ce dont j’ai envie de parler, le reste suit.
J’espère que cette petite liste vous aidera, normalement, si vous en avez parlé avec votre cœur et sans crainte (j’insiste : sans aucune crainte), si vous donnez votre maximum, il y a de grandes chance pour que cela fonctionne mieux que d’habitude. Souvent, on se bloque tout seuls avant même de tout donner.
Si vous avez d’autres tips ou des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire, j’y répondrait avec grand plaisir !
Sur ce, c’est tout pour aujourd’hui…
Et à dans 15 jours !
Psssst ! Tant que tu es là…
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Tu as déjà une de mes créations et tu l’aimes d’amour ? Que dirais-tu de me donner ton avis (et quelques mots doux) en laissant un commentaire sur Google ? J’en serai éternellement reconnaissante 🤍
J’ai adoré te lire et c’est assez drôle… je suis sur la semaine qui traite justement le sujet dont tu parles du livre de Julia Cameron, qui au passage est excellent !
Je suis actuellement une reine des demis tours créatifs 😎😂!
J’ai adoré te lire. Tes mots m’ont re-booster !
J’ai également noté le nom du livre de Julia Cameron, hâte de le commander pour le lire, je pense que cela va peut-être m’aider.
Merci pour ton partage, toujours un plaisir à lire !